« Les courts du soir  » : Et de 3 pour l’association Kitikili

(Les œuvres du réalisateur Sènami Kpètèhogbé au menu)
L’association Kitikili présidée par Arcade Assogba en partenariat avec le centre culturel Arstisttik Africa a organisé ce jeudi 30 janvier 2020, sa troisième séance de projection de films suivie de débat dénommée « Les courts du soir ». Les œuvres du réalisateur Sènami Kpètèhogbé étaient à l’honneur lors de cette projection qui s’est déroulée en soirée au centre Arstisttik Africa sis à Agla, un quartier populaire de Cotonou.Dénommée « Les courts du soir », autrement dit les courts métrages du soir, la projection de films africains suivie de débat avec l’auteur est une initiative de l’association culturelle Kitikili dont l’objectif est de promouvoir le cinéma béninois en milieu rural et périurbain. Prévus pour se tenir neuf fois l’an, « Les courts du soir » ont déjà eu lieu en novembre et décembre 2019. Pour cette année 2020, la première soirée de projection s’est tenue jeudi dernier au Centre culturel Artisttik Africa et a été dédiée aux œuvres du réalisateur Sènami Kpètèhogbé. Durant un peu moins d’une heure, le public d’acteurs culturels, d’étudiants et d’amoureux du cinéma s’est régalé à travers la diffusion de trois courts métrages. Le premier film « Toi et moi »qui est l’œuvre du réalisateur camerounais Steve Kamdeu, véhicule le message, qu’aucun pays ne peut se développer par l’exclusion et l’accaparement du pouvoir.

Image extraite du film Toi et Moi, de Steve Kamdeu.

Les deux autres sont des productions du réalisateur béninois Sènami. « Une mère qui attend » sensibilise sur le regard discriminatoire que la société porte sur les séropositifs en général mais particulièrement sur les mères séropositives. Ce film relate l’histoire de Naima mère séropositive qui ne pouvant allaiter le bébé qu’elle a désiré et accouché, choisit de s’inventer une autre vie que celle où tout le monde craint d’être contaminé.

Image extraite du film Une mère qui attend, de Sènami Kpetehogbé.

Le court métrage « Dinan » quant à lui, laisse voir à travers l’histoire d’une jeune fille étudiante les comportements indécents que l’être humain peut avoir lorsqu’il est tenaillé par la faim. Après la projection des films, le réalisateur à l’honneur et le public ont échangé sur les films diffusés. Partant de son parcours estudiantin, Sènami Kpètèhogbé a expliqué de long en large son amour pour le cinéma et les motifs qui l’ont poussé à réaliser ses films. Le public a apprécié diversement les œuvres et des suggestions ont été faites à l’artiste.

Sènami Kpetehogbé; Crédit photo: Fiacre Gbèdiga

Pour Arcade Assogba, président de l’association culturelle Kitikili, les gens ont besoin d’avoir la culture à proximité pour se nourrir. « L’idée est partie d’organiser des courts métrages du soir et à la suite, laisser la parole au réalisateur pour qu’il échange avec le public durant quatre-vingt-dix minutes qui est le temps normal d’un long métrage. » Car déplore-t-il, « les chaines locales ne véhiculent pas assez les productions des auteurs du terroir liées au vécu national ». L’acteur culturel explique ensuite que si le choix est porté sur Sènami Kpètèhogbé, c’est parce que celui-ci s’est démarqué par ses œuvres et continue de faire du cinéma. « C’est très important pour moi, de venir à une soirée comme ça pour revoir le chemin parcouru, me remettre en cause et améliorer mes productions. « C’était un moment enrichissant en partage», a laissé entendre l’intéressé avant de renchérir « J’invente des scènes traduisant des messages de sensibilisation qui vont apporter des choses au cinéma pour corriger des maux dont souffre la société ».

Lidvie Mensah
Cet article a été publié dans le N°337 du quotidien « Le Révélateur du Jour » paru le 3 février 2020.
                                             

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